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← articles plus anciens 12 juin 2018 , par christian colbeaux daniel zugury : « en france, la psychiatrie publique est devenue un enfer » le psychiatre daniel zagury dénonce l’état de délabrement des soins psychiatriques. il appelle à remettre les professionnels au centre du jeu a force d’être annoncé, le désastre de la psychiatrie publique se -déroule sous nos yeux. les pouvoirs publics seraient bien avisés d’en prendre la mesure, car ce n’est probablement que le premier soubresaut d’une lente agonie par asphyxie économique, mais aussi par abandon, car la dimension budgétaire n’est pas seule en cause. au regard de l’histoire de la psychiatrie française, comme au regard de la force de la vocation de ceux qui choisissent de -venir en aide aux plus vulnérables, qui sont souvent les plus démunis, on peut -gager que les soignants en psychiatrie ne quitteront pas silencieusement le navire en perdition et qu’ils feront connaître, par tous les moyens, l’état de délabrement honteux du soin en psychiatrie publique. l’insatisfaction professionnelle n’est pas le pire. il faut y ajouter la honte de ce qu’ils sont contraints de faire chaque jour, la -culpabilité de tourner le dos au métier qu’ils avaient choisi, la rage de constater la surdité et l’aveuglement des puissances tutélaires qui ne les protègent plus, mais se retournent contre eux, souvent avec -cynisme et cruauté. ils savent que c’est à eux que l’on imputera le moindre incident, alors même qu’ils dénoncent des conditions d’activité globalement dysfonctionnelles. continuer la lecture → publié dans psychanalyse | laisser un commentaire 26 avril 2018 , par christian colbeaux emmanuel fourier : « insouciance du cerveau, précédé de lettre aux écervelés » emmanuel fournier par-delà la matière grise dans « insouciances du cerveau », le philosophe conteste aux neurosciences le pouvoir de tout dire du moi et de la pensée. le monde | 26.04.2018 à 07h45 | par jean-paul thomas (collaborateur du « monde des livres ») insouciances du cerveau, précédé de lettre aux écervelés , d’emmanuel fournier, l’eclat, « philosophie imaginaire », 176 p., 18 €. le prestige des neurosciences et des sciences cognitives porte au conformisme. il est téméraire de se montrer irrévérencieux à leur égard, tant la moindre réserve est tenue pour de l’insolence et fait courir le risque d’une marginalisation. aussi est-ce sur les doigts d’une main que se comptent les impertinents qui entendent ne pas céder à l’intimidation. emmanuel fournier est l’un d’eux. précédé d’une lettre aux écervelés, insouciances du cerveau présente un duel : l’auteur affronte les neurosciences et l’imagerie cérébrale en un combat à fleurets mouchetés. il est vrai que l’ambition théorique – et pratique – des neurosciences est immense. leur projet fondateur est de comprendre comment le cerveau fonctionne, d’examiner les processus qui sont à la source de nos connaissances. en somme, penser la pensée, avoir la connaissance de la connaissance, en posant qu’elle s’explique par l’organisation d’un système matériel, notre cerveau. physiologiste et philosophe, emmanuel fournier est informé des recherches en cours, mais juge leur prétention exorbitante, et leur sérieux pesant. sa préférence va à la pensée capricieuse, légère, attentive aux rencontres. a roscoff, à ouessant – le livre fait état de ces séjours –, les pensées lui viennent en marchant. il les note sur un carnet, tenu de juin à décembre 2015. comme un peintre qui reprend ses croquis à l’atelier, il élucide ensuite ses intuitions et ses questions. lire aussi : overdose de neurosciences cognitives et comportementales comment me comprendre ? que faire de mon cerveau, cet organe de contrôle que les appareils d’imagerie exhibent ? un dialogue familier se noue entre lui-même et son double, ce cerveau qui, selon les neurosciences, « décide de tout pour moi » et fait de moi « cet écervelé qui dit “je” sans savoir de quoi il retourne » . a mille lieues de l’ordinaire jargon neuroscientifique, ce dialogue met en scène une distance instaurée entre le « je » et son double, le cerveau, dans lequel les neurosciences nous enjoignent de trouver notre identité. par elle cette identité se diffracte et se trouble, puisque le « je » affiche qu’il l’excède. continuer la lecture → publié dans séminaire 2018/2019 la causalité psychique | marqué avec emmanuel fournier , neurosciences | laisser un commentaire 26 avril 2018 , par christian colbeaux halte aux fake news génétiques des chercheurs, parmi lesquels, parmi lesquels henri atlan, jacques testart et catherine vidal, s’élèvent dans une tribune au « monde » contre l’instrumentalisation pseudo-scientifique de données génétiques conduisant à déduire des différences psychologiques entre les êtres humains. le monde science et techno | 25.04.2018 à 13h00 / par collectif tribune. en qualité de chercheurs en génétique, en neurobiologie, en études sociales ou philosophiques de ces disciplines, nous tenons à manifester notre inquiétude face au retour d’un discours pseudo-scientifique sujet à toutes sortes d’instrumentalisations : il existerait un « socle » génétique, important et quantifié, à l’origine de différences psychologiques entre les êtres humains, en particulier selon la classe sociale, les origines ou le sexe. ainsi, on peut lire que l’intelligence est aux deux tiers génétique, et que l’école doit utiliser au mieux ce tiers sur lequel elle peut jouer en focalisant ses efforts sur les « gamins pauvres ». il est de même affirmé que la réussite scolaire est influencée par des facteurs génétiques à hauteur de 30 % à 50 %, à parts égales avec les facteurs familiaux et sociaux, et que les personnes les plus défavorisées socialement sont aussi les plus désavantagées génétiquement. outre qu’il existerait une mesure valide de l’intelligence, et qu’on aurait montré que les enfants de milieux socialement défavorisés naissent en moyenne avec un « désavantage génétique », on laisse croire que l’influence du bagage génétique serait invariable. les caractéristiques des personnes seraient déterminées par l’addition d’une « part génétique » et d’une « part environnementale ». pourcentages fallacieux ces invocations de pourcentages génétiques sont un usage dévoyé de la notion scientifique d’héritabilité. l’héritabilité d’un trait (exemple : la performance à un test de qi) est le résultat d’un calcul statistique, fait sur une population donnée, visant à répondre à la question suivante : quelle est la part de la variabilité du trait dont la variabilité génétique peut rendre compte ? outre que la méthodologie de l’étude et le choix du modèle statistique peuvent avoir un impact considérable sur le résultat du calcul, il est important de comprendre deux aspects essentiels de cette notion d’héritabilité. continuer la lecture → publié dans séminaire 2018/2019 la causalité psychique | marqué avec fake news , neurosciences | laisser un commentaire 15 avril 2018 , par christian colbeaux mireille delmas-marty : « migrants : faire de l’hospitalité un principe » dans une tribune au « monde », la juriste mireille delmas-marty plaide pour une gouvernance mondiale du droit des migrations. le monde idees | 12.04.2018 / par mireille delmas-marty (juriste, professeure émérite au collège de france) tribune. face au désastre humanitaire qui accompagne les migrations humaines, l’hospitalité n’est pas affaire de morale ni de philanthropie. c’est une évidence et une urgence. l’évidence a été perçue dès le xviii e siècle par kant, qui déduit un « principe d’hospitalité universelle » de la forme sphérique de la terre : elle « oblige les êtres humains à se supporter parce que la dispersion à l’infini est impossible, et qu’originairement l’un n’a pas plus de droit que l’autre à une contrée » . a l’époque où kant écrivait son projet de paix perpétuelle (1795-1796), la population mondiale était d’environ un milliard d’humains – elle a dépassé sept milliards à présent. un siècle et demi plus tard, pierre teilhard de chardi